L’auto-sabotage : comment le reconnaître… et enfin s’en libérer
- phoenixrevolution
- 5 mai
- 3 min de lecture
L’auto-sabotage est une forme de résistance douce, silencieuse, mais tenace. Ce frein invisible s’installe souvent sans faire de bruit, dans nos habitudes, nos pensées, nos silences. Il s’exprime par des gestes anodins : repousser une échéance, procrastiner sur un rêve, minimiser une victoire. Ce n’est pas qu’on ne veut pas avancer. C’est qu’en dedans, quelque chose freine.
Comme l’explique la psychologue québécoise Morgane Mérie :
« Nous réalisons un auto-sabotage quand quelque chose nous fait barrage et que l’on n’arrive pas à atteindre un objectif ou à réussir dans ce qui nous tient à cœur. Il s’agit d’un schéma répétitif que nous réalisons malgré nous. »— Morgane Mérie, psychologue EMDR
Ce mécanisme est très souvent lié à nos anciennes blessures. Une parole qu’on a trop entendue, un échec qui a laissé des traces, un environnement qui nous a appris à douter de nous. L’auto-sabotage devient alors un réflexe : si je n’essaie pas, je ne risque pas d’échouer. Si je n’avance pas, je ne me mets pas en danger. C’est la peur, déguisée en contrôle.
Ce réflexe peut se manifester de mille façons :
Se comparer sans cesse et toujours se trouver moins bonne
Repousser des projets qu’on désire au fond de soi
Accepter moins que ce qu’on mérite, dans nos relations ou au travail
Saboter inconsciemment une belle opportunité en étant “mal préparée”
Mais il est possible de désamorcer l’auto-sabotage, sans se juger, sans se forcer, sans s’épuiser. La première étape est d’observer. Pas de vouloir tout changer d’un coup, mais simplement de noter les moments où on s’empêche d’avancer. Juste regarder, avec bienveillance.
La deuxième étape est de changer le discours intérieur : troquer les “je suis nulle” pour “je fais de mon mieux”. Parce que ce qu’on se répète devient notre réalité.
Comme le rappelle la chercheuse Brené Brown :
« Parler à soi-même avec bienveillance est un acte radical. C’est là que commence la transformation. »— Brené Brown, Le pouvoir de la vulnérabilité
Et si ce n’est pas la peur de l’échec qui nous freine, c’est parfois celle de la réussite. Le psychiatre Frédéric Fanget explique :
« L’échec n’est pas ce qui fait le plus peur, c’est parfois le succès. Car réussir, c’est aussi s’exposer, s’engager, prendre des risques. »— Frédéric Fanget, Oser : Thérapie de la confiance en soi
Une autre experte, la psychologue Ellen Hendriksen, va dans le même sens :
« L’auto-sabotage est souvent une stratégie de protection. Il ne s’agit pas d’une faiblesse, mais d’une tentative maladroite de se sentir en sécurité. »— Ellen Hendriksen, How to Be Yourself
Et puis vient le moment de s'entourer. S’autoriser à être accompagnée. À parler de ses peurs sans honte. À ne plus rester seule dans ses schémas.
L’auto-sabotage ne signifie pas que tu n’es pas capable. Il signifie que tu as appris à te protéger comme tu pouvais, mais qu’aujourd’hui, tu as le droit de choisir autre chose. De prendre soin de la femme en toi qui veut réussir, qui veut respirer, qui veut grandir.
Pour terminer
Tu n’as pas à tout régler en une semaine. Tu n’as pas besoin d’être parfaite pour mériter ta place. Tu peux évoluer, à ton rythme. Et surtout, tu peux te libérer de ce réflexe qui te freine, sans renier ce qu’il a voulu protéger.
Tu n’es pas ton auto-sabotage. Tu es ta lumière qui attend de respirer à nouveau.

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