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Se sentir seul quand on choisit le bien-être : un mal nécessaire?

Décider de prendre soin de soi, de mettre ses limites, et de s'entourer de gens sains et bienveillants : sur papier, c’est magnifique. Dans la réalité? Ça peut être profondément déstabilisant.


Beaucoup de gens qui amorcent un chemin de guérison ou de croissance personnelle me confient la même chose :“Depuis que je me respecte davantage, je me sens plus seule qu’avant.”

Et tu sais quoi? C’est parfaitement normal.


Pourquoi ça arrive?


Quand on commence à éliminer les relations toxiques, à dire non à ce qui nous épuise ou à ce qui ne respecte pas nos valeurs, on découvre une réalité un peu brutale :👉 Ce n’est pas la majorité des gens qui vivent en conscience, avec empathie et responsabilité émotionnelle.


Une étude publiée dans Personality and Social Psychology Bulletin (2017) révèle que les personnes qui cherchent à établir des limites claires ou à refuser la dynamique de “people-pleasing” sont perçues comme moins accessibles… ce qui peut entraîner un isolement social temporaire.


De plus, selon le psychologue clinicien Dr. Ramani Durvasula, spécialiste des comportements narcissiques, notre société actuelle est encline à valoriser des traits comme le charisme, l’assurance excessive ou la domination – des caractéristiques qui, mal équilibrées, sont souvent liées à des personnalités toxiques (Durvasula, Should I Stay or Should I Go?, 2015).


Oui, même avec la famille.


Ce qui rend le processus encore plus délicat, c’est lorsque ces comportements nocifs viennent de personnes proches, parfois même de notre propre famille. Il est difficile d’accepter que certains liens de sang peuvent aussi être empreints de manipulation, de jugement ou de non-respect. Pourtant, il est parfois nécessaire – pour sa santé mentale – de mettre de la distance, même avec un parent, un frère, une sœur ou un autre proche. Ce n’est pas un manque d’amour, c’est une forme de protection. Et comme le rappelle la psychothérapeute Whitney Goodman, “les relations familiales saines ne devraient pas exiger que tu te perdes pour appartenir.” (Toxic Positivity, 2021)


Une décision qui demande de la force (et beaucoup de confiance)


Choisir son bien-être, c’est un acte de courage profond. Il faut de la confiance en soi pour oser dire : « Je mérite mieux que ça. » Et cette confiance, elle ne tombe pas du ciel — elle se construit, un choix à la fois, souvent au prix du regard des autres. Refuser de tolérer ce qui nous abîme, même si ça signifie marcher un temps seul, c’est un témoignage de force intérieure immense. Ce n’est pas un signe de faiblesse de se sentir fragile durant ce processus — c’est la preuve qu’on est en train de grandir.


Le cerveau n’aime pas ça… au début.


Se détacher des groupes ou des relations où l’on ne se sent plus aligné crée un vide. Et ce vide est perçu par le cerveau comme un danger évolutif, car l’humain est un être social.

La neuroscientifique Dr. Caroline Leaf explique dans ses recherches que le cerveau associe l’isolement à une menace, déclenchant du stress et même une baisse du système immunitaire (Cleaning Up Your Mental Mess, 2021). C’est pourquoi même si une relation était nocive, s’en éloigner peut provoquer une sensation de manque, de doute ou de solitude.


Mais ce vide est précieux.


Ce moment de solitude est une période d’ajustement. C’est le passage entre l’ancien “soi” qui acceptait peut-être trop et la version de toi qui se choisit enfin.

C’est aussi un filtre naturel : les gens qui restent ou qui entrent dans ta vie maintenant sont ceux qui vibrent à la même fréquence que ta paix intérieure.

Et bonne nouvelle : les études montrent que la qualité des relations a beaucoup plus d’impact sur notre santé mentale et physique que la quantité. La fameuse étude de Harvard sur le bonheur (la plus longue jamais menée – plus de 80 ans!) démontre que ce sont les relations profondes et soutenantes, pas le nombre d’amis, qui déterminent notre bien-être à long terme.


En conclusion


Oui, tu vas probablement perdre du monde en chemin. Mais tu vas te retrouver toi-même.


Tu vas découvrir des espaces plus calmes, des amitiés plus vraies, des conversations plus vraies. Et ça, c’est le genre de solitude qui finit par laisser place à la liberté.


Et toi?


As-tu déjà ressenti cette solitude en mettant tes limites? As-tu vu des liens se transformer ou se terminer? Viens partager ton expérience en commentaire — tu n’es pas seul·e à ressentir tout ça.

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